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Qu’est-ce que l’angoisse de la séparation ?
La peur de l’abandon fait partie des étapes de transitions importantes chez bébé. Cette angoisse de la séparation se manifeste généralement vers 8-10 mois, parfois même un peu avant, et ce, chez la plupart des petits : il y a peu de chances pour que vous y échappiez ! Toutefois, la durée de cette transition et l’intensité des émotions de bébé peut être très variable d’un enfant à l’autre : quelques semaines, ou quelques mois tout au plus. Si la période d’angoisse et d’anxiété perdure, ce qui est rare, il peut être intéressant de consulter votre pédiatre ou votre médecin, qui sauront vous conseiller pour aider à passer ce cap.
Cela peut arriver quand vous le déposez à la crèche ou chez la nounou, au moment du coucher ou même tout simplement quand vous quittez la pièce.
Pendant ses premiers mois de vie, bébé a l’impression de former un tout avec le parent qui s’occupe le plus de lui depuis sa naissance, généralement sa maman. L’attachement est fort et la relation fusionnelle : vous êtes ensemble en permanence. Vers 8-10 mois, la prise de conscience de son individualité apparaît : l’enfant commence à comprendre qu’il est un petit être à part entière et voir sa mère s’éloigner, même pour quelques minutes, déclenche des émotions intenses de peur et de frustrations.
Il faut savoir qu’un bébé, à cet âge, ne maîtrise pas les notions de temps et d’existence. Vous êtes à côté de lui : parfait, il est rassuré, vous disparaissez pour aller au travail ou chercher un objet dans un autre pièce : l’angoisse arrive, car il ne vous voit plus. Il ne sait pas quand vous allez revenir, ou même si vous allez revenir, un peu comme si le simple fait de ne plus être dans son champ de vision suffisait à vous faire disparaître pour de bon. En se positionnant de ce point de vue, on comprend mieux pourquoi les larmes montent et les cris se font entendre !
La peur de l’abandon peut se manifester avec les deux parents, ou – et c’est souvent le cas – avec celui qui s’occupe le plus de bébé au quotidien. Et même si c’est un comportement émotionnel tout à fait normal, ces crises d’angoisse restent un moment désarmant pour le jeune parent qui ne sait pas toujours comment réagir et aider son tout-petit à traverser au mieux cette étape.
Comment gérer la peur de l’abandon ?
Vous l’avez compris, il y a peu de chances pour que vous passiez à travers les mailles de l’angoisse de la séparation. Vous pouvez toutefois l’anticiper, pour préparer bébé et faire en sorte que tout se passe le mieux possible.
Certains parents peuvent également être anxieux à l’idée de se séparer de bébé. Si cette angoisse peut être normale, apprenez à déculpabiliser ! Laisser bébé à la crèche, chez un proche ou chez la nourrice n’est pas synonyme d’abandonner son bébé. Ce choix se fait pour de bonnes raisons : se remettre au travail, renouer avec son conjoint, prendre du temps pour soi… Vous apprendrez à dédramatiser la situation et à lâcher-prise.
Anticiper vos absences et vos départs
Pour mieux gérer l’angoisse de la séparation, essayez d’habituer bébé à fréquenter d’autres personnes dès son plus jeune âge. Les bébés habitués à voir du monde connaissent généralement une peur de l’abandon moins marquée que ceux qui restent souvent en tête-à-tête avec maman. Ne l’obligez pas, par contre, à aller dans les bras d’autres personnes s’il manifeste son désaccord.
Pour habituer bébé en douceur à votre départ, commencez par de courtes absences. Vous pouvez aussi procéder sous forme de jeu : par exemple, faire une partie de cache-cache à la maison, en vous cachant derrière une couverture et en réapparaissant dans son champ de vision.
Une séparation en douceur pour gérer l’angoisse de bébé
Si vous devez vous absenter, il est important de rassurer bébé, en lui expliquant les raisons de votre absence (travail, sortie…) et ce qui va se passer pour lui dans l’intervalle (manger, faire la sieste, prendre son bain…). C’est important, même si bébé, bien sûr, n’a pas encore développé de compétences en langage. Évitez de vous éclipser sans rien dire pour esquiver le moment des larmes : cela risquera de renforcer le sentiment d’abandon.
Et si vous partez dans une autre pièce, continuez de parler à l’enfant, de faire du bruit, pour qu’il sente votre présence.
Si bébé pleure, prenez le temps de le rassurer, de le cajoler et ne négligez pas sa souffrance. Certes, les angoisses de la séparation vont finir par passer, mais dans l’intervalle, il est important de consoler et d’accompagner votre bout d’chou dans ces situations nouvelles.
Si vous le pouvez, évitez de commencer à faire garder votre bébé à l’âge des angoisses de séparation : ces longues journées loin de maman risquent d’accentuer les peurs, et l’enfant ne sera pas dans un état d’esprit optimal pour commencer la crèche. L’âge idéal pour la crèche n’est d’ailleurs pas toujours facile à définir, mais la période des 8-9 mois est généralement déconseillée pour ne pas coïncider avec la survenue des angoisses de séparation. Sans compter que vous, la maman, ne serez peut-être pas totalement sereine à l’idée d’avoir quitté bébé en pleine crise de pleurs – un véritable crève-cœur pour les jeunes parents !
Si vous ne pouvez pas faire autrement, instaurez un petit rituel quand vous le déposez chez sa nounou, avec des périodes de transition durant lesquelles vous allez prendre le temps de jouer un peu avec lui, le câliner, avant de partir de votre côté.
Pour donner à bébé l’impression que vous êtes à ses côtés, voici une astuce qui fonctionne plutôt bien : donnez-lui un objet (par exemple un doudou ou un tee-shirt) qui porte votre odeur. Ce dernier se transformera en un objet de transition rassurant pour bébé au moment du départ. Testé et approuvé par de nombreux parents !
Gardez en tête que les angoisses de séparation sont passagères, et que petit à petit votre enfant apprendra à accepter et gérer vos départs. Le tout pour mieux vous retrouver et partager de tendres moments à votre retour !